Où scolariser son enfant à Los Angeles ?

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J’aurais tellement aimé tomber sur ce genre d’article lorsque j’ai quitté la France pour Los Angeles. Quand je me suis expatriée en 2015 avec ma fille et mon mari, je ne connaissais personne dans ma situation : avec un enfant en âge d’être scolarisé. Je ne savais pas à qui m’adresser ni où chercher des conseils. La première idée qui m’est venue a donc été d’inscrire ma fille au Lycée Français de Los Angeles, sans me dire qu’il y avait d’autres possibilités. Je vais essayer de vous raconter mon histoire, tout en vous parlant de mes craintes, de mes erreurs et en essayant au mieux de vous conseiller si comme moi à l’époque, vous devez vous expatrier aujourd’hui à LA avec vos enfants.

Disclaimer : il s’agit ici de mon expérience, de mes exigences concernant la scolarité, qui je le reconnais, sont assez hautes, ayant moi-même fait des études supérieures et plaçant l’éducation et la culture au sommet de mes priorités.

Ma fille avait 5 ans et demi lorsque nous sommes arrivés à Los Angeles en décembre 2015. Elle ne présentait aucun trouble lié à l’apprentissage et avait jusqu’à ce jour vécu une scolarité sereine. Elle a commencé le Lycée Français en janvier. Elle est rentrée en K2 (Grande Section de Maternelle) sur le campus de Pico. Ne connaissant pas les autres options, c’est naturellement que je m’étais à l’époque tournée vers le Lycée Français. J’avais rencontré le directeur quelques mois auparavant et avait eu un très bon premier contact. Impression qui s’est confirmée avec le temps, mon mari et moi avons été extrêmement satisfaits du staff de cette école. Ma fille a été très bien accueillie par les enfants qui étaient tous d’une gentillesse et d’une éducation parfaite, comme par les enseignants, et elle s’est sentie immédiatement bien. À mon tour, j’ai très vite sympathisé avec des parents français et américains de l’école. Je pense que cette intégration a grandement participé à mon bien-être en tant que nouvelle expatriée. C’est sûrement pour cela que je n’ai jamais eu de coups de mou suite à ma nouvelle condition d’expatriée et que j’ai bien vécu cette nouvelle vie dans cette ville que je ne connaissais pas et dans laquelle je n’avais pas encore d’amis.

Le Lycée Français de Los Angeles

J’ai déjà entendu du pour et du contre concernant cette école. Pour ma part, l’expérience a été entièrement positive. Il s’agit d’un établissement dans lequel les enfants sont très bien encadrés et suivis, dès qu’il y a problème, même minime, les parents sont contactés. Il est déjà arrivé que Madeleine ne mange pas ou peu le midi pour diverses raisons, j’avais un e-mail ou un mot dans son sac dans la foulée, bref très très bon suivi de l’enfant tant au niveau scolaire que personnel. À savoir que les classes sont petites (12 élèves dans celle de ma fille à l’époque), une grande attention est donc portée à chaque enfant. La moitié des cours est en français, l’autre en anglais (sur des demi-journées). Vous choisissez de continuer la scolarité dans l’une des deux langues à partir du 2nd Grade/CE1. Ma fille est arrivée sans savoir parler anglais et j’ai trouvé que tout avait été mis en place pour lui faciliter la tâche. Elle a donc passé 6 mois dans cette école jusqu’à ce que nous en arrivions à la conclusion qu’à plus de $20000 l’année, nous allions vite y laisser toutes nos économies. Sachez qu’il est possible d’obtenir une bourse qui couvre entièrement ou partiellement les frais de scolarité (les démarches sont à entreprendre auprès du consulat de France à Los Angeles). Sachez également, à titre indicatif, que pour un foyer 3 personnes, elle n’était accordée que si les revenus annuels n’excédaient pas $70K/an. Inutile de vous dire que nous étions bien au-dessus sans pour autant pouvoir nous permettre de sortir tous les ans $20K. C’est alors que par le bouche-à-oreille, nous avons eu connaissance de cette école publique américaine qui proposait un programme d’immersion en français.

Pourquoi envisager le Lycée Français de Los Angeles ?

D’abord, si vous avez les moyens, les frais de scolarité étant très élevés, c’est un coût dont il faut tenir compte sur le long terme (je vous laisse découvrir les tarifs ici). Ensuite, s’il vous tient à cœur que votre enfant poursuive une scolarité qualitative en français et/ou en anglais. Si le suivi et l’encadrement de votre enfant sont au cœur de vos préoccupations. Ce choix est également intéressant si vous souhaitez que votre enfant passe le Baccalauréat français.


L’école publique américaine proposant un programme d’immersion en français 

Le principe : il s’agit d’un programme spécialement destiné aux petits Américains qui souhaitent apprendre le français (ou en avoir quelques bases !). Sur le papier, l’idée est excellente, dans la réalité, c’est une toute autre histoire. Le bilan : l’enseignement étant divisé en 2 : français et anglais en demi-journées (et ce sans jamais privilégier l’une des 2 langues à un moment donné), les enfants n’ont pas le temps de vraiment approfondir l’une ou l’autre langue. Ce programme reste pour moi un échec.

Parce que je n’ai rien de positif à dire à l’égard de cette école, je ne la nommerai pas. N’hésitez pas à me contacter en privé si vous souhaitez connaître son nom. 

Nous avons donc contacté le Principal de cette école vers le mois de mai 2016 afin de le rencontrer et de bénéficier d’un tour pour découvrir les lieux. J’ai immédiatement eu une mauvaise impression, passer du Lycée Français à cette école me paraissait la pire idée, mais nous n’avions pas le choix. 

Certes, j’aurais pu scolariser ma fille dans l’école publique américaine de notre secteur, mais je ne parvenais pas à me résoudre à lui faire abandonner sa langue maternelle. Il me tenait à cœur qu’elle sache bien lire et écrire le français. C’est donc la mort dans l’âme que nous l’avons inscrite. J’ai passé l’été à me dire que je ne pouvais pas me fier à une première impression et que tout allait certainement bien se passer (je vois toujours le verre à moitié plein !). 

La rentrée est arrivée, tout allait plutôt bien, mais je ne sentais toujours pas cette école. Lorsque j’allais chercher ma fille le soir, je discutais souvent avec une maman américaine dont la fille venait, elle aussi, d’intégrer l’école (elle était en 3rd Grade/CE2 à l’époque, mais pas dans le programme d’immersion en français) et qui me disait être très insatisfaite de l’enseignement dispensé et de la fréquentation de l’école. Il était clair que l’école n’était pas vraiment bien fréquentée. À savoir que je ne me suis jamais intégrée là-bas comme j’avais pu le faire au Lycée Français et même si j’y ai rencontré une de mes plus chères amies aujourd’hui, je n’ai jamais pu sympathiser vraiment avec les autres parents. 

Puis la première réunion parents/profs est arrivée, en novembre, soit 3 mois après la rentrée. C’est à ce moment que j’ai appris que ma fille ne parlait pas anglais, qu’elle faisait un blocage. La rentrée avait eu lieu en août et on m’informait de ses difficultés en novembre. À partir de cet instant, j’ai travaillé sans relâche avec ma fille, qui à l’époque était en 1st/CP, une classe très importante dans sa scolarité et qui détermine souvent la suite. L’équipe enseignante m’avait proposé de venir aider ma fille pendant la classe tellement elle était larguée (il y avait pourtant 2 assistantes présentes durant les cours, qui de toute évidence préféreraient faire autre chose, généralement du découpage ou discuter entre elles, que d’aider un élève en difficulté). Je suis alors venue 2 fois par semaine. Ça me prenait toute mon énergie de voir qu’en réalité rien n’était fait pour aider ma fille et que c’était à moi de faire l’intégralité de l’enseignement. Les enseignantes l’ont tout simplement mise de côté. La situation a duré puis les choses se sont aggravées. De mon côté, comme elle n’apprenait rien, ni en anglais ni en français, je l’ai inscrite au CNED et nous faisions une scolarité française en parallèle. Heureusement ma fille est arrivée dans cette école en sachant déjà lire, je n’ose même pas imaginer la tournure des choses s’il en avait été autrement. Pour information, toutes les écoles sont tenues de proposer un Programme ELD (English Learner Development) à tous les enfants dont la langue maternelle/la langue parlée dans le foyer, n’est pas l’anglais. C’est obligatoire, c’est la loi. Cette école fait apparemment exception et est complètement hors la loi. Sans commentaire ! 

Puis ma fille est passée tant bien que mal en 2nd Grade/CE1 où elle a tellement été mise de côté que les enfants de sa classe se sont mis à se moquer d’elle et à la harceler. J’ai passé les heures les plus sombres de ma vie à la rassurer alors qu’elle pleurait pour ne pas aller à l’école. Lorsque j’en parlais à sa prof de français, elle me disait que le problème venait de ma fille et que je devais entreprendre un suivi psychologique. Certains enfants ont fini par me raconter que pendant le temps du lunch, on crachait dans son assiette, on la bousculait, on se moquait d’elle. À tel point qu’un jour des enfants ont jeté son déjeuner par terre et l’ont piétiné. J’ai su le soir en allant la chercher qu’un « petit incident » était arrivé et qu’elle n’avait rien mangé de la journée. Est-ce que j’avais été contactée pour m’informer dudit incident afin que je puisse lui apporter un autre repas ? Non. Suite à cela, j’ai envoyé un mail groupé aux parents de la classe quémandant un peu de gentillesse envers ma fille, le staff de l’école n’étant pas capable d’intervenir en cas de problème et de harcèlement. Le soir même, j’étais convoquée pour « mon procès » en entretien avec sa prof de français et le Principal. « Nous avons suffisamment de problèmes comme ça », m’ont-ils annoncé ce soir-là. J’ai su par la suite qu’il y avait plusieurs plaintes de harcèlement dans cette école. 

J’aurais mille péripéties de ce genre à vous raconter (prof qui se moque de Madeleine, fait des jeux de mots méchants avec son nom, bref, c’était sans fin) mais je n’ai vraiment pas envie de revenir là-dessus.

Il m’a fallu 2 ans avant de la sortir de cet enfer parce que tout s’est fait de manière très insidieuse, petit à petit. C’est encore très douloureux pour moi d’en parler et je culpabilise toujours de lui avoir fait perdre 2 années importantes de scolarité. Finalement le niveau de cette école est tellement mauvais qu’aujourd’hui les enfants de sa classe parlent et écrivent un français catastrophique (bien pire que celui de Madeleine alors qu’elle n’a pas continué les cours en français) donc je n’ai aucun regret.

Pourquoi envisager l’école publique américaine proposant un programme d’immersion en français ? 

Évidemment, je vais avoir tendance à vous conseiller de fuir cette école, cependant…

Si vous n’avez pas les moyens de scolariser votre enfant au Lycée Français et savez d’avance que vous allez vivre une courte expatriation (1 à 2 ans maximum), que vous comptez rentrer en France par la suite, vous pouvez alors envisager cette école. De cette manière, votre enfant ne connaîtra pas de coupure dans son enseignement du Français (même s’il perdra en niveau et un redoublement sera sûrement nécessaire lors du retour en France). Cette école peut aussi être envisagée temporairement, pour ce qui est des petites classes, vous ne risquez pas grand-chose (Transitional Kindergarten et Kindergarten), le faible niveau de l’école n’aura alors pas d’impact sur la suite de la scolarité de votre enfant. 


L’école publique Américaine de secteur 

Nous avons finalement déménagé à Burbank l’été 2017. J’ai inscrit Madeleine dans l’école américaine de notre secteur (avec un enseignement entièrement en anglais). Elle est arrivée en août en 3rd Grade/CE2 avec un niveau de début CP, j’étais catastrophée. Elle a évidemment intégré le programme ELD (un assistant est présent pendant toute la durée des cours pour aider les élèves en difficultés/qui ne parlent pas la langue). À Noël, elle était parfaitement bilingue et ne me ramenait plus que d’excellentes notes. Elle avait enfin des amis et les problèmes étaient derrière nous. Elle m’a souvent expliqué que dans son ancienne école, on ne lui donnait jamais l’opportunité de montrer ce qu’elle savait. Désormais les choses étaient différentes et ses capacités enfin exploitées. Nous n’avons plus jamais eu de problèmes concernant sa scolarité ou du harcèlement.

Pourquoi envisager l’école publique américaine ?

Parce que je crois sincèrement qu’une expatriation n’est réussie qu’en vivant et agissant comme les locaux, le jour ou j’ai compris ça, a été salvateur, ça a changé ma vie de manière significative. Ne tenez pas compte de la note de l’école, pour avoir fait 5 écoles différentes à LA, je peux vous dire qu’elle ne veut absolument rien dire. Installez-vous dans un quartier qui vous plaît, dans lequel vous vous sentez bien, prenez rendez-vous avec le Principal de votre école publique de secteur, visitez-la, rencontrez les enseignants, la premiere impression est souvent la bonne. Si l’école ne vous covient pas, il sera toujours temps de demander une (entre octobre et novembre), souvent acceptée, pour l’école de votre choix l’année suivante.


Si c’était à refaire / Ce que je vous conseille 

Tout dépend de l’âge de vos enfants lors de votre expatriation et de la durée de cette expatriation. De notre côté, nous savions que notre expatriation n’allait sûrement pas être temporaire, cependant, notre situation était soumise aux renouvellements de visa pendant les 4 premières années donc rien n’était certain. Si c’était à refaire, je me renseignerais sur la réputation des écoles publiques du quartier dans lequel nous souhaitions habiter et y enverrai ma fille si j’avais un bon feeling. D’abord parce que ça lui aurait évité de connaître cette école au programme immersif en français dont le niveau/les enseignants/le suivi étaient catastrophiques et ensuite parce qu’elle n’aurait pas perdu un temps sacré (qu’elle ne rattrapera jamais) dans sa scolarité. J’ai la sensation d’avoir failli à mon rôle de parent de l’avoir envoyée dans un tel établissement à un moment clef de son apprentissage (le CP et le CE1). À aucun moment, je n’avais envisagé qu’une école puisse mettre autant en péril notre expérience familiale de l’expatriation. Je crois avoir pensé à tout, sauf à ça. Vraiment, soyez vigilant et exigeant concernant l’école de vos enfants, ça me paraît aujourd’hui primordial dans le succès d’une expatriation. 


J’espère de tout cœur que ce post pourra aider les parents perdus dans cette grande histoire de la scolarisation à LA. N’hésitez surtout pas à me contacter en message ci-dessous ou par mail si vous souhaitez plus d’informations.

3 thoughts on “Où scolariser son enfant à Los Angeles ?

  1. Bonjour Ruth,

    Tout d’abord, il faut voir dans quel secteur de Los Angeles, vous souhaitez vivre, lorsque vous cherchez un appartement sur apartments.com par exemple, ils listent les écoles de secteur et leur note (la note représente la moyenne des notes des enfants aux State Tests donc c’est un indicateur sur les enfants qui la fréquentent, mais pas sur la qualité des profs par exemple, donc elle n’est pas fiable à 100%). À savoir que le CP américain est équivalent au 1 st Grade. Pour la preschool, il va falloir contacter directement les écoles de votre quartier pour voir qui a de la place et à quel prix (parce que ça sera payant, contrairement à l’école publique, gratuite, mais qui commence seulement en K = Grande Section de maternelle). N’hésitez pas à me joindre directement sur l’adresse mail de mon blog ou en MP Instagram si vous souhaitez qu’on discute davantage 🙂

  2. Bonsoir et merci pour tous ces précieux témoignages!!
    De notre côté nous avons 2 enfants 5 et 2 ans et j’aimerai comprendee le système pre school ou du coup l’équivalent du CP a Los angeles.
    Merci!!
    Ps : nous n’avons pas encore decide du quartier ou nous allons poser nos valises 😉

    1. Bonjour Ruth,

      Tout d’abord, il faut voir dans quel secteur de Los Angeles, vous souhaitez vivre, lorsque vous cherchez un appartement sur apartments.com par exemple, ils listent les écoles de secteurs et leur note (la note représente la moyenne des notes des enfants aux State Tests donc c’est un indicateur sur les enfants qui la fréquentent, mais pas sur la qualité des profs par exemple donc elle n’est pas fiable à 100%). À savoir que le CP américain est équivalent au 1 st Grade. Pour la preschool, il va falloir contacter directement les écoles de votre quartier pour voir qui a de la place et à quel prix (parce que ça sera payant, contrairement à l’école publique, gratuite, mais qui commence seulement en K = Grande Section de maternelle). N’hésitez pas à me joindre directement sur l’adresse mail de mon blog ou en MP Instagram si vous souhaitez qu’on discute davantage 🙂

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