Mon expatriation à Los Angeles – Bilan à 5 ans

Quelle drôle d’année que cette année 2020 ! Marquée comme pour tout le monde par cette crise sanitaire et plus personnellement par un état de santé qui a laissé à désirer pendant une période interminable, j’ai l’impression qu’il ne s’est finalement pas passé grand-chose.

Pour notre part, nous sommes tous les 3 restés strictement confinés pendant 4 mois à partir du 15 mars. Quand je dis « confinés » c’est vraiment confinés, sans sortir de notre appartement à part quelques rares fois pour les courses alimentaires (la plupart du temps nous nous faisions livrer), sans voir d’amis, sans contacts avec l’extérieur. Bref, un confinement strict que nous avions choisi de suivre puisque la loi ici aux États-Unis ne nous a jamais rien imposé comme ce fut le cas en France. Je ne sais pas si j’ai des capacités de résilience ou d’adaptation incroyables mais j’ai globalement bien vécu cette période. Aujourd’hui, 9 mois plus tard, la situation n’a pas vraiment évolué. Nous sortons un peu plus mais c’est toujours occasionnel et jamais dans des lieux clos. Loïc travaille toujours de la maison et Madeleine n’a pas repris l’école. Nous avons reçu un mail de Burbank Unified School District il y a quelques jours nous informant que les chiffres du COVID ne permettront pas un retour à l’école en présentiel pour cette année scolaire 2020-2021. C’était particulier au début je vous l’avoue, j’ai dû m’improviser instit (coucou les souvenirs de l’IUFM !) mais tout s’est bien passé. Aujourd’hui je sens une lassitude du côté de Madeleine, elle aimerait retourner à l’école, elle dit que la motivation n’est plus présente comme au début du confinement. Sans que cela soit dramatique, ses résultats ont un peu baissé et de manière générale sont moins constants que l’an dernier. J’ai décidé de ne plus m’attarder sur d’éventuels petits échecs étant donné le caractère exceptionnel de la situation. Finalement tout ça nous a permis de freiner cette vie à 100 à l’heure que nous avions et surtout je suis ravie d’avoir ma fille et mon mari avec moi à la maison.

Ceci dit vous l’aurez compris, cette année les activités ont été limitées (voire inexistantes !). Avant la pandémie, j’allais au cinéma une à trois fois par semaine, je voyais très régulièrement mes amies (et Dieu sait qu’elles ont une importance capitale dans mon équilibre ici !) pour diverses activités et depuis le 15 mars, nous ne faisons plus rien. Les cinémas, les restaurants, les musées, tous les lieux publics ou presque sont fermés. On ne se permet plus de prendre le Uber ou le métro pour se déplacer, on reste chez nous bien à l’abri. Évidemment rien de nous oblige à être à ce point précautionneux, vous avez dû voir pas mal de monde vivre comme si la pandémie n’existait pas, surtout aux Etats-Unis… je pense que sur ce point chacun fait au plus juste selon ses convictions. Pour ma part, certaines personnes très proches de moi (et jeunes !) ont été atteintes par le virus et gardent de graves séquelles de la maladie, je préfère donc ne prendre aucun risque. Et ce n’est pas la fin du monde que de vivre différemment pendant quelques mois, c’est une concession unique dans une vie que je me sens en mesure de faire. 

Nous devions rentrer en France fin mai pour les 2 mois et demi de summer break. La France que nous n’avions pas revue depuis 2 ans… mais la pandémie en a voulu autrement, et alors que nous nous y attendions, nos vols aller-retour ont été annulés en avril. Ça n’a pas spécialement affecté mon moral parce que je m’y étais préparée pendant plusieurs semaines quand le couperet est tombé, et surtout passer l’été à Los Angeles, je pense qu’il y a pire comme vacances !!! On m’a beaucoup demandé pourquoi je n’avais pas booké d’autres vols puisqu’en tant que français et détenteur de la Green Card nous avions le droit de voyager dans les deux sens. Tout simplement parce que c’est ainsi que le COVID s’est répandu, à force de voyages, de vacances, de road trips. Par respect pour notre santé et celle d’autrui, nous avons fait le choix de ne pas voyager ni partir en vacances cette année.

Ce changement de programme a finalement affecté positivement ma vie puisque j’ai pu avancer la date de ma chirurgie de l’épaule. L’opération était au départ prévue pour la fin du mois d’août, à mon retour de France. Elle a été reprogrammée à fin du mois de mai. Une chirurgie salvatrice puisque je souffrais depuis des mois sans que rien ne me soulage. La période qui a suivi a, elle, été plutôt compliquée. Outre la douleur post opératoire qui a duré trèèès longtemps, s’est ajoutée une perte d’autonomie quasi totale et une rééducation à l’américaine assez peu efficace. Ne plus pouvoir m’occuper de ma maison, de mon linge, de la cuisine a été difficile à gérer. Et plus que tout, le simple fait de ne pas pouvoir prendre soin de moi a été un peu fatal et m’a parfois fait perdre ma bonne humeur. Aujourd’hui la douleur a presque complètement disparu et j’ai retrouvé une grande partie de mes capacités du côté droit. 

Sur une note plus joyeuse, nous venons de réserver nos billets pour la France (retour prévu le 30 mai 2021 !) et j’ai presque l’impression de partir pour une destination exotique tant je n’ai pas vu mon pays depuis longtemps. J’imagine que le choc culturel va être intense, je me sens désormais tellement à mille lieux des mœurs françaises. Parce que oui, c’est une question que vous me posez encore très souvent (est-ce que je me sens américaine aujourd’hui après 5 ans d’expatriation ?) autant non,  je ne me sens toujours pas américaine, mais plus tellement française non plus… je crois que c’est un peu la particularité de l’expatrié, il n’a pas d’appartenance, il est chez lui nulle part et partout. Ceci dit je suis très heureuse de ma vie ici et pour rien au monde je n’aurais envie de revenir en France pour y vivre. Vous l’aurez compris, le fait d’avoir la Green Card concrétise quelque chose, outre la fin d’années entières de démarches administratives, ce droit de rester sur le territoire américain que nous n’avons pas envie de perdre (en attendant d’obtenir la nationalité, dans moins de 4 ans maintenant). Donc à la question « avez-vous le projet de revenir vivre en France ? » la réponse est NON pour le moment mais nous l’envisageons pour nos vieux jours… Vous n’avez donc pas fini d’entendre parler des US ! 😉


Je profite de ce post pour vous remercier d’être là, de me suivre et me lire toujours plus nombreux. Instagram et mon blog sont et restent de chouettes lieux d’échange avec vous et qui me permettent de faire de belles rencontres. N’hésitez jamais à me contacter, à me rencontrer, à laisser votre petite trace dans ma vie, c’est avec plaisir que je vous ouvre les portes de ce quotidien qui est le mien depuis 5 ans maintenant ! 

Je vous embrasse bien fort ! ❤️

Marie

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